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 LE CAIRE

Le métro du Caire. Il y a des wagons réservés aux femmes. Arrêt Place El Tahrir. C'est là que se trouve le fameux Musée Egyptien, rempli de chefs-d'œuvre. J'irai le visiter plus tard. C'est là que je dois prendre le bus pour le site de Gizeh et les pyramides. (C'est sur le plateau de Gizeh qu'ont été bâties les pyramides de Chéops, Khephren et Mykérinos. Ce sont les plus belles. Mais, en fait, il en existe le long du Nil à peu près 80. )

Le métro français. Centre ville - 2005


Ce n'est pas facile du tout de trouver l'arrêt de bus. Peu de cairotes parlent anglais ou français. Je fais le tour de la place plusieurs fois avant que quelqu'un m'indique l'endroit. Le trajet dure une demi-heure et coûte une livre égyptienne. (L'équivalent de 10 centimes d'euro. Dans le reste du texte je dirai LE, l'abréviation pour livre égyptienne.)

Tout dans cette ville est démesuré. Le Caire, riche d'à peu près 16 millions d'âmes, connaît une circulation dense à toute heure du jour et de la nuit. 5 millions de véhicules la parcourent chaque jour. Une cacophonie ininterrompue de klaxons.

J'assiste à un autre événement, la prière du vendredi. Les tapis de prière que les croyants déroulent pour prier sur les trottoirs autant que dans les mosquées. Les dos se courbent à l'unisson. Vendredi est jour de congé en Egypte. Il y a aussi moins de circulation que les autres jours.

Au loin les silhouettes des pyramides. 

Je descends du bus avec un américain, DJ, qui me propose de faire la visite en couple pour éviter les harcèlements divers qui nous attendent sur le site. Décidément ma route est parsemée de bons anges gardiens. En calèche ou en taxi, à dos de chameau ou à dos d'âne, le touriste n'a que l'embarras du choix pour se déplacer.

Oups ! Je ne me souvenais pas que le plateau de Gizeh fût aussi gigantesque. 

Les pyramides - 2009 Les pyramides vues du Méridiens Pyramids - 2009

Je n'arrête pas de m'extasier devant les géants de pierre. C'est ici que Napoléon se serait exclamé: « Du haut de ces pyramides, 40 siècles nous contemplent ». La grande pyramide était déjà une antiquité au temps de Toutankhamon. Cela donne à réfléchir.

Pourquoi tant d'attirance pour ce morceau de désert ? Peut être parce qu'il n'existe pas un pays au monde où tellement de vestiges anciens ont été conservés en aussi bon état et que les découvertes continuent de jeter la lumière sur un passé que nous sentons si proche.

Le plateau de Gizeh se trouve à la lisière du désert libyque.

L'émotion que chacun ressent devant les pyramides vieilles de 5000 ans est difficile à décrire et reste toute personnelle. L'amateur comme l'historien, le profane comme le savant, reste sidéré devant cette grandeur. En les fixant sur la pellicule, c'est comme si on en emportait un petit morceau, comme un souvenir sacré. Chaque photographie prend un peu de leur âme, un peu de leur ka qui semble pourtant inépuisable.

On ne se lasse pas de les interroger dans tous les sens, les pyramides et leur gardien, le sphinx,(Abu el-Hol, le père de la terreur, a le visage de Khephren.) qui paraît concentrer dans son regard toutes les interrogations du monde, tous les comment, tous les pourquoi de l'univers.

Les pyramides - 2009 Le Sphinx - 2009

Les tombeaux et les pyramides de Gizeh ont été pillés depuis le début de l'histoire d'Egypte. C'est pourquoi à partir de Touthmôsis, les pharaons croyaient qu'ils mettraient leur momie et leurs trésors à l'abri des voleurs dans la Vallée des Rois, cette vallée secrète située à 700 km de Gizeh. Ils l'ont cru, à tort.

Les sollicitations harcelantes des marchands, chameliers et guides en tous genres nous tirent sans cesse de notre méditation qu'on aimerait plus silencieuse et plus solitaire.

DJ, qui cache sa nationalité américaine et se fait passer pour un canadien, joue de la flûte et semble calmer un moment les ardeurs de tous les commerçants ambulants. Nous nous installons dans un coin de dune et savourons la quiétude du désert en attendant l'ouverture de la grande pyramide que DJ va visiter.

Comme je n'ai pas pris de billet pour la grande pyramide, j'abandonne pour cette fois. La descente, dit-on, est harassante. Comme je me connais, ceci ne sera pas ma dernière expédition en Egypte. Je peux donc me réserver pour une visite suivante. 

Pour nous rafraîchir un peu la mémoire (dans les grandes lignes) :

L'Egypte ancienne comportait 42 nomes, 22 au Nord, 20 au sud. Le premier Roi qui unifia les deux terres, la Haute et la Basse Egypte, fut Narmer, aussi appelé Ménès.

L'histoire des pharaons se divise en dynasties (Chaque dynastie a duré environ un siècle) et en trois grandes périodes. L'ancien Empire (De 2700 à 2180 avant notre ère) va de la troisième à la sixième dynastie. Capitale, Memphis à quarante kilomètres du Caire. La quatrième dynastie est celle des bâtisseurs de pyramides: Chéops, Khephren et Mykérinos. Vient alors une période d'anarchie pour plus de cent ans.

Le Moyen Empire,(Le moyen empire va de 2060 à 1785 avant notre ère avec les dynasties 11 et 12.) fondé par Mentouhotep, dura environ 400 ans. C'est Thèbes, la moderne Louxor qui en devient la capitale.

C'est alors la deuxième période intermédiaire,(Entre 1785 et 1580 avant notre ère.) la première fois que des étrangers, les Hyksos, règnent sur l'Egypte, pendant 200 ans.

Le Nouvel Empire (Le nouvel empire dure 500 ans (entre 1580 et 1085 avant notre ère) de la 18ème à la 20ème dynastie.) est l'Age d'or de l'Egypte ancienne, l'ère des grands pharaons, les Thoutmosis, Ra, Aménophis, Séti, les Ramsès dont le plus célèbre, Ramsès II, a eu l'un des règnes les plus longs de l'histoire égyptienne et qui a bâti pour notre plus grand plaisir les monuments les plus grandioses de l'Egypte.

L'Egypte connaît une dernière renaissance sous l'époque saïte (666-524) et passe d'une domination étrangère à l'autre jusqu'au royaume d'Egypte (1918-1952) et à l'Indépendance (1952-1970) Domination étrangère, tour à tour, perse (524-333), grecque (333-30), romaine (-30 à +395), byzantine (395 à 642 avec l'épisode copte), sous l'égide des califes (642 -1251), des Mamelouks (1251 à 1517), des Ottomans (1524-1798), des Occidentaux (1798-1804).

DJ reste à méditer sur le site de Gizeh tandis que moi j'ai rendez-vous avec Toutankhamon au musée que je retrouve avec un grand plaisir. Quelque 150.000 pièces, dont 30.000 attendent encore dans les réserves. Chiffres de 2001, trouvés dans le guide illustré du musée égyptien du Caire (voir bibliographie).

Musée du Caire - 2005 Musée du Caire - 2005

Le trésor de Toutankhamon occupe presque le premier étage du célèbre musée. Je ne me lasse pas d'aller le revoir encore et encore. Zawi Hawass, l'archéologue égyptien, qui est aussi le chef des antiquités égyptiennes, déclare qu'il visite souvent son musée. Il découvre chaque fois un objet qu'il ne connaissait pas. Alors, moi, humble profane, je ne résiste pas non plus ni aux pyramides, ni au musée, chaque fois que c'est possible.

Au rez-de-chaussée, se trouvent tous les chefs d'œuvre connus et moins connus. La pierre de Rosette,(Cette fameuse pierre fut trouvée à Rosette par le lieutenant Bouchard lors de l'expédition de Napoléon Bonaparte en Egypte. L'original se trouve au British Museum par les curieux méandres de l'histoire et celle du Musée du Caire n'en est qu'une copie.) la belle triade de Khephren, la frise des oies de Meidoum qui donnent l'impression d'avoir été peintes hier, et tant d'autres merveilles.

Le musée ferme à 17 heures. J'ai du mal à m'extirper de l'endroit magique. Comme mon train repart à 22 heures vers Louxor, je me demande avec un peu d'anxiété ce que je vais pouvoir faire jusque là seule dans cette grande ville alors que la nuit va bientôt tomber.

A la sortie, je décline toutes les offres des chauffeurs de taxi sauf le dernier qui m'inspire confiance. En route ! Me voilà partie à l'aventure dans les rues du Caire. Mohammed, mon chauffeur, m'emmène vers la Cité des Morts. A Dieu va ! Il m'arrête devant la mosquée des Mamelouks, la plus ancienne du Caire, selon lui. Il me conduit au sommet et m'invite à prendre une photo splendide du Caire. Il me dit qu'un jour, c'est vraiment peu pour visiter une ville telle que le Caire. Je lui promets de passer plus de temps la prochaine fois. En fait, j'irais même bien voir la pyramide de Saqqarah.

Mohamed m'emmène dans la circulation folle du Caire pour me montrer le coucher du soleil sur les pyramides. Il me baptise Cléopâtre, prétendant que mon nez ressemble au sien. Il me promet de me montrer quelque chose de sublime. Vrai de vrai... Nous voilà partis en direction de Saqqarah. Toutes vitres ouvertes, je me laisse entraîner dans cette course folle et l'air qui rafraîchit fouette mon visage. Il est 18h30. J'admire au loin la silhouette arrondie de la pyramide de Meidoum, ce dont je n'aurais jamais pu rêver, comme ça à l'improviste. Nous longeons à grande vitesse le canal vers le village de Saqqarah. Au loin se dessine la pyramide à degrés de Saqqarah ! Je crois rêver. La toute première. Celle qui a servi de brouillon à toutes les autres, construite par le sage Imhotep, pas seulement architecte, mais aussi médecin, sage et conseiller du pharaon. 

Pyramide de Saqqara - 2009

Je suis émerveillée. Plus je suis ravie, plus mon chauffeur veut me montrer les merveilles de son pays dont il est si fier. Je pense qu'il pourrait m'emmener à travers l'Egypte entière.

Je dois le rappeler à l'ordre. Car nous sommes très loin de la gare Ramsès et le train de nuit pour Louxor, lui, ne m'attendra pas.

Un (bref) moment, je pense que je suis un peu imprudente ... Je disparaîtrais quelque part au Caire ou, pire, quelque part, entre le Caire et Saqqarah, personne ne le saurait... Arrête fillette ! Tu lis trop de thrillers. D'ailleurs, ton ange gardien travaille - faut-il le rappeler ? - 24 heures sur 24.

Mohammed me ramène en triple vitesse vers le Caire et - O déception - m'emmène dans une boutique de papyrus. Je me retrouve devant le fiston, Ibrahim, qui m'éblouit par ses connaissances en égyptologie. Comme la plupart des étudiants égyptiens, il travaille dans la boutique et s'y connaît, je le vois tout de suite. Je me laisse tenter par la scène célèbre où Toutankhamon offre la fleur de lotus à sa jeune épouse Salam Une belle scène d'amour de l'histoire égyptienne.

Ibrahim continue la séance de torture en m'emmenant dans une boutique de parfum. Il a été tellement charmant et serviable que je ne peux pas faire autrement que d'acheter quelques souvenirs.

Après m'avoir offert un « koucheri makarona »,(Plat égyptien très populaire fait de riz, de nouilles, d'oignons et de croûtons) père et fils me ramènent à la gare. Une journée intense. Au moment de payer la course - le moment de vérité -, Mohammed me dit que je peux lui donner ce que je veux ... Est-ce le sourire de Cléopâtre qui a opéré le charme ? Je lui remets un salaire bien mérité.

Ibrahim me prend par la main et m'aide à traverser. Il me glisse son numéro de téléphone dans la main. Je lui fais un bisou d'adieu (le pauvre il doit encore en être tout retourné !). Un nombre impressionnant de voitures se déversent continuellement à cet endroit. Pourquoi tous ces égyptiens ont-ils des étoiles dans les yeux ?

Je leur fais un grand signe, consciente soudain que je viens de vivre des moments uniques et que je ne les reverrai probablement jamais. Je m'engouffre dans cette gigantesque gare à la recherche du quai d'où partent les trains vers la Haute Egypte.

Dans le compartiment spacieux à six places, je prends place entre deux hommes : un étudiant coréen et un professeur égyptien. Une longue dissertation sur les origines des langues nous emmène aux portes de la nuit, tandis que sur la banquette d'en face s'asseyent trois autres égyptiens qui s'emmitouflent la tête dans leurs grandes écharpes. Je suis la seule femme du compartiment et aussi la seule européenne.

Notre discussion linguistique sur les mérites respectifs du français, de l'anglais, du coréen et de l'arabe ne tarit pas avant les petites heures du matin.

Après quelques rêves peuplés d'étoiles et de pyramides sur fond de désert, j'ouvre les yeux sur un magnifique lever de soleil sur le Nil. Je tire le Coréen par la manche et on est deux à s'extasier devant le splendide disque orange. Le lever de soleil au détour du chemin. C'est magnifique.

Le voyage de nuit a été éreintant. Deux nuits de suite sans dormir.

J'ai commandé de nouveau un petit déjeuner, le temps d'arriver à Louxor à 8 heures du matin. Les deux seuls vrais petits déjeuners de ce séjour.

La température est plutôt fraîche et je reprends le chemin de mes pénates. Je rêve déjà à une douche sublime qui va me rafraîchir le corps et l'esprit avant un petit sommeil réparateur.

Tonnerre ! Pas d'eau. Pas de douche... Je vais au lit, pleine de frustration. Je me sens aussi malpropre qu'épuisée. Je m'endors du sommeil du juste. Il est presque 9 heures du matin.

Je m'éveille quelques heures plus tard avec la gorge en feu. Plus de voix. J'ai pris froid grâce au courant d'air dans le taxi de Mohammed. C'est malin. Je ne peux même pas soulever les paupières ni bouger le petit doigt. Je me rendors encore quelques heures.

Aujourd'hui, repos obligé, donc. J'ai perdu ma voix au Caire. Je ne bouge pas de ma chambre.

Au cours des siècles, les pharaons édifièrent des monuments gigantesques, non par vanité personnelle, mais pour s'attirer les grâces de leurs dieux.

« Karnak ! Là m'apparut toute la magnificence pharaonique, tout ce que les hommes ont imaginé et exécuté de plus grand», s'exclama Champollion.

Karnak - 2009 Karnak - 2009

Véritable dédale de pylônes, de colonnes, de cours, de portiques, d'allées de béliers et de sphinx, d'innombrables chapelles dédiées aux dieux, les temples de Karnak constituent avec les pyramides la plus belle manifestation de la splendeur égyptienne. C'est une merveille d'architecture. Thèbes n'a cessé de dresser sa ville vers le ciel pendant 2000 ans pour honorer ses dieux. Les pharaons croyaient que plus ils édifiaient pendant la vie, plus ils seraient récompensés après la mort.

Le Lac sacré d'Amon qui fut creusé sous Aménophis III, occupe le tiers du sanctuaire.

On ne peut pas quitter Karnak sans faire le tour du scarabée géant en granit.(Atoum-Kheper) Il paraît que cela porte bonheur ! Donc, je ne vais pas m'en priver.

La salle hypostyle comporte 134 colonnes de 15 mètres de haut en forme de végétal. Ce temple a 3000 ans. Tout cela est vraiment impressionnant. Une salle hypostyle est une salle dont le plafond est soutenu par des colonnes. Celle de Karnak est la plus grande au monde. Elle mesure 102 mètres de long sur 53 de large.

Karnak - salle hypostyle - 2009 Karnak - salle hypostyle - 2009

« Ramsès et Néfertari admirèrent, une à une, les 134 colonnes dont le décor révélait le nom des divinités auxquelles ... la figure de pharaon faisait offrande. Ces tiges végétales, rendues éternelles par la pierre, reliaient le sol, symbole du marais primordial, au plafond peint en bleu où brillaient des étoiles d'or. Comme l'avait souhaité Séti, l'immense salle à colonnes de Karnak incarnerait à jamais la gloire du dieu caché, tout en révélant ses mystères. Ramsès éveilla la force divine dans le secret du naos de Karnak.

Karnak s'éveillait.

En compagnie de Néfertari, Ramsès emprunta la voie processionnelle, bordée de sphinx, qui conduisait au temple de Louxor. » C. Jacq, Ramsès

Youssef m'abreuve d'infusions de gingembre toute la journée. Mon extinction de voix a disparu et ma gorge est guérie grâce aux bons soins de mon ange gardien.

Je re-traverse le fleuve sacré et j'admire les maisons le long du Nil. Je ne peux plus faire un pas sans tomber sur l'un ou l'autre copain. Louxor est une petite ville. Abu Hagag, Nubien et prof de géo m'a dit qu'on peut louer des flats à 500 LE la semaine le long du Nil. Si j'avais su !

A Louxor, j'ai fait ma moisson de souvenirs, de photos et d'amis. Je commence à m'habituer à cette douceur de vie. Demain est un autre jour.

Traversée du Nil chaque jour. Promenade quotidienne sur la Corniche. Je prends goût à l'atmosphère de l'orient. Beaucoup de gens me connaissent. Ils ne me harcèlent plus comme le premier jour. Je suis devenue une amie à qui ils offrent le thé, à qui ils se confient.

Je pense avoir vraiment brisé la glace.

Rencontres au fil des jours.

Osman, un autre prof, chauffeur de taxi à ses heures, habite aussi le long du Nil.

Nous avons eu aussi autour d'une tasse de café une longue conversation sur les mystères de l'Egypte ancienne. Comment ses ancêtres ont construit les pyramides, comment ils ont arraché ces tonnes de pierre aux carrières d'Assouan, comment ils les ont transportées par le Nil, comment ils ont élevé leurs obélisques, comment ils ont construit pratiquement 80 pyramides le long du Nil et des tas d'autres merveilles.

Osman a lui aussi deux boulots. Il est chauffeur de taxi et prof d'histoire.

C'est mon dernier jour en Egypte. Il sera consacré au shopping. Je m'arrête dans une boutique de textiles pour faire le plein de vêtements de coton. C'est là que je rencontre aussi un anglais qui a l'air d'être un habitué. Il me dit qu'il vit ici à Louxor toute l'année.

Ah bon !? Comment faites-vous pour vivre ici ?

J'ai un appartement dans la City à Londres. Je le loue à des gens qui sont assez fous pour payer le prix fort tandis que moi je vis ici comme un pacha sans grands besoins. Jamais je ne voudrais retourner vivre en Angleterre. Vous pourriez louer votre appartement aussi !?

Euh le problème, c'est que mon appartement, je le loue ; il n'est pas à moi.

Les garçons se plient en quatre pour me trouver des vêtements à mon goût. Il n'y a plus de T-shirts à ma taille. Un des garçons m'emmène par les petites rues de Louxor Village chez le tailleur qui, armé de son mètre ruban, prend mes mesures dans sa minuscule boutique. Je lui dis que je repasse par ici dans quelques jours. Pas de problème. Mes vêtements seront prêts.

Ils sont tous adorables. Ils me donnent l'adresse du magasin et me font promettre que j'écrirai à mon retour. Hassan à la peau presque noire est nubien. Un autre s'appelle lui-même Mr. Love. Ah ! Ces Egyptiens !

Je vais chercher mes chemises en coton au souk où je retrouve les garçons qui m'offrent aussi ce qui devrait être le dernier thé.

Oh misère de misère. Trop de « dernier(s) ». Comme je déteste ce mot !

Je retraverse le Nil. Je rencontre Youssef et Osman qui m'offrent aussi un thé d'adieu. Sur le ferry, un visage familier, Osman me salue et plaisante. Nous rions tous les deux.

C'est le bus fluvial des habitants de Louxor.

C'est vraiment le dernier soir, et je dois aller dire adieu à la famille Galal. Comme je déteste les derniers soirs, les séparations et les adieux !

J'essaie de faire le bilan. J'en suis bien incapable maintenant, là tout de suite. Il me faudra du recul pour y arriver. La porte de mes propriétaires est ouverte. Il y a là un couple d'allemands qui vient d'arriver pour un mois.

Ils arrivent. Moi, je suis en partance. Lui, c'est la première fois qu'il vient en Egypte. Elle : Oh moi j'ai cessé de compter. Je viens ici chaque année et je connais Hassan depuis des années... Nous buvons le thé (le tout dernier de la rive occidentale). Un ange passe.

Je n'en finis pas de faire mes adieux à tout ce peuple d'Egypte. Merveilleuse hospitalité égyptienne. Je reçois des petits cadeaux. Tout le monde est ému. On se promet de s'écrire.

Chaque fois que je retourne en Belgique, j'ai le sentiment de laisser en Egypte une partie de moi-même.

Quelques jours plus tard, je reçois des textos et encore quelques jours plus tard, des lettres de tous les amis égyptiens.

Mes rêves sont désormais peuplés d'un peu plus de temples, de colonnes, de statues et de hiéroglyphes.

Maggy THIEBAUT

Remerciements :

Je voudrais remercier mon Fan Club ainsi que tous les amis égyptiens que j'ai laissés au pays des pharaons, faute de place dans mes valises.

Eléments de bibliographie :

Akhenaton le renégat, Naguib Mahfouz ; Her-Bak « Pois chiche », Isha Schwaller de Lubicz ;Egypte, Itinéraire intérieur, René Lachau ; Les trésors de l'Egypte, David Roberts ; Les dieux de l'Egypte, Erik Hornung ; Max Guilmot (décédé): « Connaissance et intuition, réponses de l'Egypte ancienne » ; Musée du cinquantenaire de Bruxelles ; Champollion, Flammarion ; le Guide Bleu ; Le guide du routard 2001, Histoire universelle, Marabout Université ; L'Egypte, Koenemann, Ramsès II, la véritable histoire ; Christian Jacq, L'affaire Toutankhamon, Champollion ; Le Musée du cinquantenaire à Bruxelles ; Champollion, Flammarion ; le Guide Bleu et le guide du routard sur l'Egypte ; Karnak et Louxor ; Histoire universelle, Marabout Université ; L'Egypte, Koenemann, Ramsès II, la véritable histoire ; tous les héros de Christian Jacq dans Les Egyptiennes, L'affaire Toutankhamon, Champollion ; en 5 volumes, Ramsès (le fils de la lumière, etc.) ; en 3 volumes, l'histoire du Juge Pazair (la pyramide assassinée, etc.), des CD-Roms sur l'Egypte ancienne ; des tas de bouquins et de cassettes vidéos.

Nostalgie...

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