Histoire de l'Egypte Pharaonique

Files d'attente de parfois plusieurs heures à l'entrée des grandes expositions égyptiennes, hystérie médiatique à l'annonce d'une découverte réelle ou farfelue : l'Egypte pharaonique alimente les fantasmes plus que tout autre grande civilisation. Depuis 1822 et le déchiffrement des hiéroglyphes par Champollion, les scientifiques n'ont pourtant cessé de chercher la réalité de cette terre antique. Grâce aux technologies les plus modernes, il a été possible de découvrir, noyées, les ruines d'Héraklion ( à Alexandrie ), d'itentifier la momie d'Hatshepsout et de vérifier, scanner à l'appui, que le jeune Toutankhamon n'avait pas été assassiné.

L'Egypte pharaonique suscite les passions. Qu'aimons-nous donc tant, dans la civilisation pharaonique ? Sa richesse, bien sùr, la beauté de ses temples, la grandeur de ses pyramides. On admire pourtant l'Egypte non seulement pour son esthétique, mais aussi pour son savoir. Les dernières découvertes en matière d'écriture en témoignent : ce pays pourrait fort bien avoir inspiré les bases de notre alphabet.

Au-delà de l'imaginaire qu'elle éveille en nous, la civilisation égyptienne nous impressionne par la grandeur de son histoire. Elle est en effet l'une des plus anciennes au monde. L'écriture est apparue dans la vallée du Nil aux alentours de 3150 avant notre ère, un siècle seulement après les toutes premières traces écrites de l'histoire de l'humanité, découvertes en Mésopotamie (actuel Irak). Mais c'est aussi sur les bords du Nil qu'est né le tout premier Etat de l'Humanité, à la suite de l'unification de la Haute et de la Basse-Egypte par le légendaire roi Ménès, vers 3000 avant notre ère. La civilisation égyptienne apparaît comme l'une des plus accomplies de son temps et des plus stables. Pendant plus de trois mille ans, les Egyptiens ont parlé la même langue, vécu sous les mêmes lois et partagé une même conception de la vie et de la mort. Aucun autre Etat n'a encore réussi semblable performance !

"l'Egypte est un don du Nil", écrit-il;phrase juste, mais si souvent reprise depuis l'antiquité qu'elle en est devenu cliché. Comment le nier, pourtant ? Sans le Nil et ses crues, gigantesques, effrayantes, rien n'aurait existé, ni les pyramides, ni Louxor, ni la grandeur de Ramsès, ni le charme de Cléopâtre. Sous ce climat saharien marqué par des précipitations insignifiantes, pas de vie sans le fleuve. Sa crue spectaculaire dépose dans le désert saharien les limons noirs arrachés aux plateaux volcaniques de l'Ethiopie et apporte l'eau nécessaire à l'irrigation des cultures. Noire, riche, la terre limoneuse peut fournir une production abondante et varié, quand elle est bien exploitée. Céréales, fruits, légumes... Tout y pousse. Les eaux du fleuve grouillent de poissons et ses rives sont favorables à l'élévage domestique.

A l'est, les Egyptiens disposent de carrières et mines de pierres précieuses (turquoise, malachite, lapis-lazuli, coraline rouge, etc.) pour construire et décorer leurs monuments, sculpter les satues et assouvir leur goût du luxe. L'Egypte ne manque donc pas de richesses naturelles. Cependant, pour faire face aux caprices du fleuve et imposer des systèmes d'irrigation, canaux, barrages, digues, à toutes les provinces (les nomes), il faut un pouvoir central fort, capable de gérer et de répartir les réserves alimentaires. Elu des dieux, le pharaon possède l'ensemble des terres, troupeaux, carrières, littoral : tout lui appartient. Il distribue des terres aux temples, aux grandes administrations, comme le vizirat et à de grands dignitaires, en échange d'une sorte de loyer. Ces revenus lui permettent de construire des temples et de garnir d'offrandes les autels des dieux. Il doit également repousser les ennemis source de désordre et de chaos. Dominés par des pharaons forts, les "Empires" sont fastes (on en compte trois : l"Ancien", le "Moyen" et le "Nouveau"). Les trois Empires se caractérisent par une éclosion de l'art et de l'écrit. Ainsi, lhistoire officielle se lit-elle sur les murs des monuments, en hiéroglyphes.

L’ANCIEN EMPIRE

Le patrimoine légué par les pharaons de l'Ancien Empire (de la IIIème à la VIème dynastie, vers 2700-2200 avant notre ère) est particulièrement riche. Cette période est considérée comme l’époque classique de la civilisation égyptienne. Sa réalisation phare ? Les pyramides, des rois Khéops, Khéphren et Mykérinos, mais aussi de quelques autres, édifiés à Saqqara ou sur le plateau de Gizeh (banlieue du Caire moderne), et qui suscitent l’admiration depuis leur édification. L’initiateur de cette révolution architecturale et surtout funéraire fut le pharaon Djoser dont les ancêtres n’avaient connu que les mastabas, qui ressemblaient à un grand banc de pierre.

 

LE MOYEN EMPIRE

Autre période glorieuse : le Moyen Empire ( de la XIème à la XIVème dynastie, vers 2000-1650 avant notre ère), marqué par les règnes d’une grande stabilité des rois de la XIIème dynastie. Les Sésostris, en particuliers ont beaucoup stimulé les arts et les lettres. 

 

LE NOUVEL EMPIRE

Sous le nouvel Empire, enfin (de la XVIIIème à la XXème dynastie, vers 1540-1069 avant notre ère), l’Egypte connaît une phase de paix et de prospérité durable.

Elle est alors au sommet de sa puissance. Cette période de cinq cents ans est dominée par les prestigieuses XVIIIème et XIXème dynasties, où s’illustrent nombre de pharaons célèbres. Ainsi, Ramsès II (vers 1279-1213 avant J.-C., troisième pharaon de la XIXème dynastie, extraordinaire bâtisseur (Ramesseum de Thèbes, temple funéraire d’Abou Simbel, salle hypostyle de Karnak, colosses et temple d’Abydos). C’est sous son règne que la plupart des traducteurs de la Bible situent l’Exode des juifs vers la Palestine. La fameuse Hatshepsout (vers 1471-1456 avant J.-C.) fut la première souveraine de l’histoire qui osa arborer la barbe postiche des pharaons et fit édifier le magnifique temple de Deir el-Bahari, adossé aux parois d’un cirque rocheux, en face de la moderne Louxor. Son beau-fils et neveu Touthmosis III (vers 1478-1426 avant J.-C.) multiplia les conquêtes, devenant ainsi, pour l’archéologue américain James Henry Breasted, le « Napoléon de l’Egypte ». Il ne diriga pas moins de dix-sept campagnes militaires en Palestine, sécurisa la côte de Liban et soumit le nord de la Syrie.

Après cette période guerrière, le pays connut un séisme religieux imposé, vers 1350 avant notre ère, par Aménophis IV, alias Akhenaton, qui interdit le culte de tous les dieux, sauf celui d’Aton, le soleil, source de vie.

Ce fut une période d’intolérance et de souffrances. Niant les dieux traditionnels, le pharaon révolutionna la religion mais aussi les arts : le corps de déforma, devint expressionniste, la vie intime s’imposa sur les murs des temples. Il ne reste rien ou presque de cette « hérésie » amarnienne, du nom de Tell el-Amarna.

Et Toutankhamon, direz-vous ? Le successeur probable d’Akhenaton mourut à dix-neuf ans (vers 1335-1326 avant J.-C.). Mais les fabuleux trésors retrouvés dans sa tombe font de lui l’un des pharaons les plus célèbres. Si la conquête du pays par Alexandre le Grand, en 332 avant J.-C., marque la fin de l’autonomie politique de l’Egypte, la civilisation égyptienne, elle, perdure encore quelques siècles. Le christianisme portera le coup fatal à l’antique civilisation. Après l’édit de Théodose, en 392, qui interdit le paganisme, les temples païens sont fermés et l’écriture hiéroglyphique, apanage des prêtres et des grand lettrés, cesse d’être comprise. La prédiction attribuée au légendaire Hermes Trismégiste, semble alors de réaliser : « Ô Egypte ! Un temps viendra où il semblera que les Egyptiens ont en vain honoré tes dieux ? il ne restera de tes cultes que des fables […] : rien ne survivra, que des mots gravés sur des pierres. »

Sources : Hors-série Le Point - Textes de Marie Dormoy et Catherine Golliau.

Commentaires

  • manon marey
    je trouve que l'histoire egyptienne sa me pasionne tellement que j'aimerait etre une paraonne je sait presque tout sur l'egypte

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