Dominé par les grandes pyramides du Caire, ce palace enchante ses clients depuis 1869. Situé dans des jardins de 16 hectares qui embaument le jasmin, l'Oberoi Mena House a accueilli des rois et des empereurs, des chefs d'État et des célébrités. Son histoire royale se reflète dans des intérieurs somptueux ornés de superbes objets anciens, de meubles réalisés à la main et de riches textiles. Voici l'endroit parfait pour découvrir Le Caire.
Dès l'arrivée, on éprouve un choc. On a beau savoir que le Mena House Oberoi est construit face aux pyramides de Gizeh, leur proximité semble irréelle. La terrasse de la chambre ouvre sur la gigantesque pyramide de Cheops, si proche qu'elle engloutit le bâtiment dans son aura. Aucun autre hôtel ne peut s'enorgueillir d'offrir un tel spectacle à ses visiteurs. Le khédive Ismâil Pacha, vice-roi d'Égypte, ne pouvait choisir meilleur emplacement pour y édifier, en 1869, son pavillon de chasse et y accueillir ses invités de marque. Le souverain fait agrandir les lieux à l'occasion de l'ouverture du canal de Suez, y reçoit l'impératrice Eugénie. Et construit une route entre Le Caire et Gizeh pour qu'elle puisse accéder commodément aux pyramides. Vendu à de riches Anglais, le pavillon prend ensuite le nom du pharaon Mena, s'agrandit à nouveau et, dès 1889, est équipé d'un golf. Au tournant du siècle, le Mena House devient un hôtel de luxe pour les premiers touristes fortunés, les têtes couronnées et les politiques. En 1943, il accueille ainsi la « Big Three Conference » entre Chiang Kai-shek, Roosevelt et Churchill, qui devint un habitué de l'hôtel.
De son passé prestigieux, le Mena House Oberoi a conservé l'essentiel de son architecture mauresque : moucharabiehs, arabesques, mosaïques, grandes lampes ciselées... Niché au sein d'une oasis de quarante hectares, le palace (la demeure historique) distille un parfum oriental, avec ses murs tendus de riches et chaudes tentures, ses meubles ouvragés et ses pièces d'orfèvrerie, des antiquités pour la plupart, dont certaines ont appartenu au khédive. La salle monumentale du restaurant Al Rubayyat aux frontons élancés ornés de vers du célèbre poète persan Omar Khayyam n'a guère bougé depuis les années 1920. Les jardins plantés de cocotiers et de flamboyants embaument toujours le jasmin. On craque pour le service attentionné en chambre : plateau quotidien de friandises orientales, rose fraîche accompagnée d'un poème chaque soir.
"A la fin du printemps, les fouilleurs rentrent en foule du désert et échangent des plaisanteries et des nouvelles sur des vérandas somptueuses". Rudyard Kipling - 1913.
Du Mena House Oberoi, il suffit donc d'emprunter la route sur quelques centaines de mètres pour découvrir ou redécouvrir les trois pyramides. Ne boudez pas le traditionnel son et lumière du Sphinx. La scénographie laser a été rajeunie et le texte un peu théâtral d'André Malraux se prête finalement bien à la majesté des lieux. Pour éviter la foule, rendez-vous vers des sites moins fréquentés, comme Dachour, avec ses deux splendides pyramides, rouge et rhomboïdale, ancien site militaire ouvert en 1996. L'accès intérieur de la pyramide, plus difficile que celui de Mikerinos, explique aussi le petit nombre de visiteurs. On le découvre avec des guides aussi érudites que passionnantes, remarquables francophiles de surcroît, telles Nadia ou Cleopatra - que demander de mieux - choisies par le réceptif local du voyagiste. Nadia démontre avec prouesse que, même à la nécropole de Saqqarah - site ô combien visité ! -, de magnifiques mastabas demeurent à l'écart des grands flux touristiques.
À trente minutes de l'hôtel, le vieux Caire se découvre à pied, avec son lacis de ruelles au détour desquelles on tombe sur une maison ottomane des xvie et xviie siècles, comme le musée privé Gayer-Anderson, la maison al-Harawi et son splendide moucharabieh du xviiie. Au coeur du souk grouillant de Khan el-Khalili, une halte s'impose au Naghib Mahfouz Coffe Shop, doté d'un restaurant très agréable, où le célèbre prix Nobel vient tâter le pouls de la rue en sirotant un café fort. Les pâtisseries y sont hélas ! irrésistibles... Une fois repu de chaleur, de poussière et d'animation, la fraîche piscine ronde du Mena House Oberoi délasse de toutes les fatigues. Sur la terrasse de la chambre, face à Cheops, majestueuse dans le couchant, si nette qu'on en distingue les aspérités, on se laisse submerger par un exceptionnel sentiment d'éternité.
L'Oberoi Mena House comprend 523 chambres et suites réparties dans les ailes Palace et Garden et des chambres de type bungalow près de la piscine.Les 13 suites, 21 chambres de l'aile Palace et 140 chambres de l'aile Garden donnent sur les pyramides. Toutes les chambres et suites sont climatisées avec salle de bains particulière. Leur décor est somptueux, avec des meubles et des tapis épais de style traditionnel. 4 suites Executive comprennent un séjour et une chambre séparés. Dans l'aile Palace (la plus ancienne), 7 suites Deluxe comprennent un séjour, une salle à manger et une chambre séparés. Les Presidential Suites - Churchill et Montgomery - bénéficient chacune d'une grande terrasse privée donnant sur les pyramides. Toutes les suites de l'aile Palace se distinguent par de très beaux éléments de style traditionnel : peintures murales, paravents, lambris, dorures, tissus somptueux, balustrades d'origine en bois et fenêtres voûtées. Un majordome particulier et un service de restauration en chambre 24h/24 sont à la disposition des résidents des suites. L'hôtel compte cinq restaurants, dont le Khan el-Khalili ouvert 24 h/24, avec vue sur les pyramides, et The Moghul Room, excellente cuisine indienne. Golf dix-huit trous, deux courts de tennis, vaste piscine.
Voici quelques clichés de l'hôtel réalisés lors de mon séjour au Caire en Octobre 2005. De retour de visite sur le plateau de Gizeh, nous avons souhaité, (Maryse et son mari pascal, mon épouse et moi même) nous offrir un petit plaisir : prendre l'apéritif au salon bar du mythique Mena House hôtel. En franchissant le grand hall de l'établissement une sensation étrange vous envahit, ce lieu possède vraiment une atmosphère particulière, c'est un voyage dans le temps. En arpentant les salons cossus du rez de chaussée ont imagine pouvoir croiser le regard d'Howard hawks ou bien encore saluer Howard Carter de retour de la vallée des rois. Le décor vous transporte littéralement en une époque où seulement une poignée de privilégiés pouvaient séjourner dans de tel lieu. Ce moment restera un des plus émouvant (après la visite de la pyramide de Khéops) de notre séjour en Basse-Egypte.
Sources : L'Egypte d'hier en couleurs de Max Karkégi & Robert Solé / Un voyage en Egypte au temps des derniers rois d'Alain Blottière / Christine Akoka - Les Echos.
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