L'eau potable en danger

L'eau potable en danger

La quasi totalité des Egyptiens ont accès à l'eau potable. Mais le mauvais état ou l'absence de systèmes d'évacuation menacent les nappes phréatiques. Selon une étude publiée par l'UNICEF, 98% des Egyptiens auraient accès à l'eau potable. Difficile de parler de "bon résultat" tant que ce taux n'atteint pas les 100%, mais cette donnée est à mettre en relation avec un pourcentage plus dramatique : 15% de la population mondiale n'a pas accès à l'eau potable. L'Egypte serait donc en bonne voie sur ce chantier. Pourtant, lors d'une conférence sur le sujet, organisé il y a quelques mois par le CFCC de Mounira, le chercheur et spécialiste en ressources hydrauliques Habib Hayeb rappelait que "quand on parle d’accès à l’eau potable, cela signifie que la personne doit se trouver à moins d’un kilomètre, ou moins d’un quart d’heure d’un point d’eau. Cette définition ne prend en compte ni les conditions d’accès, ni le contexte social, économique ou juridique entourant ce point eau". En clair, avoir officiellement accès à l’eau ne garantit pas que l’on puisse en profiter. (voir à ce sujet notre article « Inondée mais assoiffée, le paradoxe de l’eau en Egypte ») 17° pays le moins efficace pour le traitement des eaux usées Mais l'Egypte pèche surtout dans le traitement de ses eaux usées. C'est en tout cas le constat de l'UNICEF, relayé par l'association Water Aid, qui place l'Egypte au 17ème rang mondial des pays où le traitement des eaux usées et l'état des installations sanitaires sont les moins efficaces. Selon leurs chiffres, 58% seulement des Egyptiens en zones rurales et désertiques bénéficient d'installations sanitaires adéquates et de systèmes de vidange sains. "Dans le delta du Nil, qui accueille un tiers de la population égyptienne, les gens utilisent essentiellement des trous dans le sol, quand ils manquent de systèmes d'évacuation", explique Rania El-Essawi, responsable de ce dossier pour le bureau cairote de l'UNICEF, citée par l'agence onusienne IRIN. "Dans les zones rurales, les latrines - quand elles existent seulement - débordent ou sont vidées avant même que leur contenu ne soit devenu fertilisant, menant à un risque élevé de contamination des nappes souterraines." Dans leurs objectifs du millénaire, les Nations Unies appellent l'Egypte à fournir un système adéquat de traitement des eaux usées à 77% de sa population d'ici 2015. Selon l'UNICEF, ce taux serait actuellement de 70%. Une denrée rare - 1,1 milliards d’habitants de la planète n’ont pas accès à l'eau potable, soit un humain sur six. - 2,6 milliards de personnes n'ont pas accès à des installations sanitaires adéquates, soit 40% de la population mondiale. - 1,8 millions d'enfants meurent chaque année à cause de maladies dues à de l'eau impropre ou à de mauvaises installations sanitaires. - 15 dollars : voilà ce que coûterait, par personne, la fourniture d'eau potable et de sanitaires aux normes, selon l'association Water Aid. - Le simple fait de se laver régulièrement les mains au savon pourrait réduire les cas de diarrhées de 40%, selon le british medical journal. Les maladies dues à la qualité de l'eau sont la deuxième cause de mortalité infantile dans le monde, après les troubles respiratoires. - 97,5% de l'eau sur terre est salée. Si toute l'eau du monde était contenue dans un sceau, seule une cuillère serait potable. Le 27-04-2008 par Arnaud Saint Jean - Alif le magazine francophone d'Egypte

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